dimanche 23 décembre 2012

608. Crimson

L'autre jour dans le métro, un jeune homme en jean un peu crade, grosses bottes de motard et blouson de cuir transportait un tutu de sylphide, rouge et très long.

Je ne sais pas si c'était à lui ou s'il l'apportait à quelqu'un d'autre, mais il l'avait plié sur son bras, juste à hauteur de sa taille, et de temps en temps, il se regardait dans la vitre du wagon, l'air de rien.

Parce qu'après tout, qui n'a jamais eu envie de voir quelle tête on aurait, juste comme ça, vêtu de mètres et de mètres de tulle écarlate ?

dimanche 16 décembre 2012

607. Choses transparentes

L'aube -- Une chemise en mousseline blanche -- Certains instants où rien n'est masqué, rien ne manque ; et qui resteront ensuite dans le fil de la vie, comme des pierres au fond d'un étang -- La voix de Jeff Buckley -- C'est physiquement erroné, bien entendu, mais l'air juste autour de la flamme d'une bougie semble plus transparent qu'ailleurs -- L'avidité -- Certains passages de livres -- La vodka -- Les icebergs, gros comme des collines, mais dont le bord s'amenuise, passant du bleu au blanc puis au cristal, lisse ou dentelé, et parfaitement translucide -- La peau de l'intérieur du poignet -- Le temps.

dimanche 9 décembre 2012

606. Rue Volney, 15h47

Parfois j'aime bien les grandes villes
car quelles sont les chances que jamais
au coin de cette rue ou de celle-là
quelqu'un ne se soit tenu un jour mains tremblantes
le coeur au bord des lèvres -- se disant
j'ai trouvé l'amour

dimanche 2 décembre 2012

605. Le hussard sur le toit

Le hussard sur le toit
Jean Giono
Folio Plus

Le petit vitrail commença à transmettre par le tremblement de ses verres dans leurs cercles de plomb une sorte d'agitation qui bougeait dans les profondeurs de l'église. Les grandes portes sur lesquelles ont avait vainement frappé la veille s'ouvrirent. Angelo vit s'aligner sur la place des enfants vêtus de blanc et qui portaient des bannières. Les portes des maisons commencèrent à souffler quelques femmes noires comme des fourmis. D'autres venaient par les rues qu'il voyait en enfilade. Au bout d'un moment, en tout et pour tout, ils devaient être une cinquantaine, y compris trois prêtres recouverts de carapaces dorées qui attendaient. La procession se mit en marche en silence. La cloche sonna longtemps ses coups espacés. Enfin, les bannières blanches apparurent sous les amandiers gris, puis les carapaces qui, malgré l'éloignement, restèrent dorées, puis les fourmis noires. Mais, pendant que tous ces petits insectes gravissaient lentement le tertre, le soleil se leva d'un bond. Il saisit le ciel et fit crouler en avalanche des plâtres, des farines qu'il se mit à pétrir avec ses longs rayons sans iris. Tout disparut dans cet orage éblouissant de blancheur. Il ne resta plus que la cloche qui continua à sonner à grands hoquets ; puis elle se tut.

J'ai déjà un peu parlé de ce livre, ici et ici.

Le fait est que c'est l'un de mes livres préférés, de ceux que je relis régulièrement avec à chaque fois des surprises. Il faut aimer les descriptions, cependant, et avoir le coeur bien accroché -- il s'agit quand même de la description d'une épidémie de choléra dans la Provence du 19ème siècle.

Le personnage principal, Angelo Pardi, porte le livre à lui tout seul, et c'est l'une des meilleures études de "héros" que j'aie jamais vu -- sans aucune emphase et au contraire avec un second degré assez génial de la part de l'auteur. Le personnage féminin, ceci dit, est tout aussi attachant, même si elle a moins de place dans le livre (parce qu'elle arrive plus tard, non parce qu'elle a un rôle secondaire ou moins d'importance).

Et comme en témoigne le passage ci-dessus, c'est écrit de manière parfaitement extraordinaire ; à lire un jour gris et froid, pour mieux apprécier les mille et une façons de décrire la chaleur et le soleil.

dimanche 25 novembre 2012

604. 10 Signes de l'obsession littéraire

- On se met à penser -- voire à parler -- dans le style du livre qu'on lit.
- On fait des recherches compulsives sur... tout : l'auteur, la période (en cas de livre historique), les citations, les allusions dans le livre, les allusions au livre, les personnages, le pays -- tout. On lit d'autres livres, on cherche des films, on écoute de la musique. Un peu comme une pierre jetée dans l'eau ; et la connaissance s'étend ainsi, en cercles concentriques.
- On se dit -- dans les cas extrêmes -- qu'on appellerait bien ses enfants comme tel ou tel personnage.
- On ne veut plus rien lire d'autre. Il m'est arrivé (c'est rare, mais tout de même) de recommencer un livre au début à peine la dernière page terminée.
- On aurait voulu l'écrire, ce livre. En même temps, il est si délicieux de le lire !
- On tombe un peu amoureuse de tel ou tel personnage.
- La vie réelle ne le semble plus tant ; désormais, ce sont l'histoire et les signes marqués sur le papier qui palpitent.
- On se dit "je finis ce chapitre et je dors" à chaque chapitre, et on lève le nez, surprise, quand l'aube pointe à travers les volets.
- On fait des pélerinages littéraires sur le lieu d'une intrigue ou bien là où vivait l'auteur (j'aimerais signaler ici que j'adorais le Louvre et les Tuileries avant de lire A Place of Greater Safety).
- Il faut une petite période d'adaptation, de vide, avant de se replonger dans un autre ouvrage, un autre auteur.
- On essaie de faire d'autres convertis, avec zèle.

dimanche 18 novembre 2012

603. Choses délicates

Une toile d'araignée où perle la rosée -- Le Journal d'Izumi Shikibu -- Un pétale de fleur -- Annoncer une nouvelle désagréable à quelqu'un qu'on apprécie -- Le coin externe de l'oeil -- Broder des perles -- Un ruban de dentelle -- L'arôme d'une tasse de Darjeeling Himalaya Black Magic -- Restituer toutes les nuances d'un texte que l'on traduit -- La membrane qui tapisse une coquille d'oeuf -- L'équilibre entre les êtres -- Une tenue parfaitement choisie, jusqu'au bijou qui la termine -- L'oreille d'un chat.

dimanche 11 novembre 2012

602. Choses du sommeil

Prendre une douche et se glisser juste après dans des draps lavés de frais et bien repassés -- Le moment où l'on s'endort est parfaitement délicieux ; avant de lâcher prise, quand on s'enfonce dans des flocons de sommeil, et que plus rien ne compte -- Se réveiller naturellement, avec le soleil qui filtre au travers des volets -- On a un gros souci ; on s'endort malgré tout, on ne rêve de rien ; au matin, pendant une fraction de seconde, un battement de coeur, on est cette personne pour qui tout va bien - puis la réalité nous rattrape -- Parfois l'insomnie est intéressante ; on est tout seul ; on se dit que sans nous pour veiller, le monde ne tournerait pas -- Un lit où quelqu'un vous attend -- Poser son livre, éteindre la lampe et se retourner -- Il faudrait écrire une ode à la gloire des bouillottes durant les nuits d'hiver (mais elles rendent le lever bien difficile) -- Un dimanche, se réveiller, lire un peu, grignoter un biscuit, et puis se rendormir -- Dormir quand on a beaucoup de fièvre : on fait des rêves qui dépassent en étrangeté tout ce qu'on a rêvé auparavant - a-t-on vraiment rêvé d'ailleurs, et est-on désormais éveillé ? -- Les lits américains, gigantesques, avec quatre oreillers que l'on peut disposer à sa guise -- Un édredon bleu de roi.

dimanche 4 novembre 2012

601. Fleurs

Les tulipes, quand elles sont encore en boutons bien serrés, et blanches, presque vertes -- N'importe quel arbre en fleur au printemps, à l'exception du magnolia -- La gentiane -- L'iris pour le parfum qu'on en extrait -- La gloire du matin (asagao en japonais) -- La violette -- Les hydrangéas (qui je crois est juste un mot légèrement moins moche pour "hortensias"), mais uniquement ceux qui ont des couleurs un peu passées, comme du vieux parchemin ou des ailes d'insectes fanées -- Les fleurs des champs quand elles sont très nombreuses -- Avant j'aimais beaucoup les roses, mais ça m'a passé ; désormais, c'est la pivoine que je préfère, surtout en anglais : peony.

lundi 29 octobre 2012

600. Du changement

Les choses ne bougent plus beaucoup, par ici, hein ?

Je me rends compte que j'ai de plus en plus de mal à écrire jour après jour ; il faut que je me force pour sortir les petits "haiku" du quotidien, et tout ça semble très... mécanique et de moins en moins intéressant. Ce qui n'était absolument pas le but au départ.

Mais ! Ce blog dure depuis bientôt cinq ans, bien plus que ce que je pensais, et j'y suis profondément attachée. Je ne veux pas abandonner tout ça -- d'autant que l'envie d'écrire demeure --, mais je ne veux pas non plus m'en dégoûter.

Je pense donc passer à une sorte de nouvelle formule. Je vais essayer d'écrire une fois par semaine, le dimanche : ainsi je suis plus libre le reste de la semaine (parce qu'il y a quand même la vie professionnelle, par ailleurs...) mais j'ai tout de même une "obligation" d'alimenter le site.

En termes de contenu, je pense que je me concentrerai plus sur les listes et peut-être des choses plus conséquentes de temps à autre ; plus de comptes-rendus de lecture également je pense et peut-être -- peut-être ! -- plus de photos (enfin ça, ça reste à voir...).

Bref voilà. Des publications moins nombreuses mais plus réfléchies, c'est le but !

A dimanche...

mardi 16 octobre 2012

599. The Buddha in the Attic

The Buddha in the Attic
Julie Otsuka
Anchor Books

One by one all the old words we had taught them began to disappear from their heads. They forgot the names of the flowers in Japanese. They forgot the names of the colors. They forgot the names of the fox god and the thunder god and the god of poverty, whom we could never escape. No matter how long we live in this country they'll never let us buy land. They forgot the name of the water goddess, Mizu Gami, who protected our rivers and streams and insisted that we keep our wells clean. They forgot the words for snow-light and bell cricket and fleeing in the night. They forgot what to say at the altar to our dead ancestors, who watched over us night and day. They forgot how to count. They forgot how to pray. They spent their days now living in the new language, whose twenty-six letters still eluded us though we had been in America for years.

Un tout petit livre qui raconte l'immigration japonaise aux Etats-Unis depuis l'arrivée des "mariées de papier", au début du 20ème siècle, à la déportation massive dans des camps lors de la Deuxième guerre mondiale ; une sorte de passage en revue des issei et nissei -- immigrés de première et deuxième génération. Je ne connaissais pas du tout cet épisode de l'histoire japonaise ; c'est un bon moyen d'en avoir un aperçu, mais pas plus.

Evidemment que de telles choses sont indescriptibles, difficiles à aborder et ainsi de suite, mais je pense que le sujet mérite un peu plus de substance. Pas forcément des tomes et des tomes remplis de faits et de chiffres : un peu plus d'émotion ? A moins que l'auteur n'ait mis trop de choses dans un si petit format, le voyage, l'acclimatation, les maris, les enfants, le racisme, la guerre, la déportation... C'est trop, on n'a pas le temps de tout assimiler.

Peut-être est-ce dû au mode narratif, également : tout du long, on a ces énumérations à la première personne du singulier. C'est très intéressant -- on progresse par minuscules incréments, mais on progresse. On a à la fois une impression d'intimité et de détachement clinique, ça fourmille et ça foisonne. Je vois bien où l'auteur veut en venir, et en quoi cette écriture remplit son objectif -- mais en fin de compte, on reste bizarrement en dehors du récit.

Ou peut-être bien que je suis passée complètement à côté du bouquin. En tout cas, par bien des aspects, c'est le contraire de Au Japon ceux qui s'aiment ne disent pas je t'aime.

samedi 29 septembre 2012

598. Random fact: kaki

Est-ce que comme moi vous vous êtes toujours demandé pourquoi ça :

était le parfait homonyme de ça ?

Eh bien, pour avoir l'explication, il faut se rappeler qu'en anglais, la couleur s'écrit khaki. Avec raison, puisque c'est un dérivé d'hindoustani et d'urdu (provenant à l'origine du persan) : le mot khâk signifie sol, poussière, saleté. Et, donc, couleur kaki. Plus ou moins.

Quant à l'autre kaki, le japonais, il n'a rien à voir avec tout ça. C'est juste un fruit provenant du kaki no ki, ou plaqueminier du Japon. Avant, on disait "figue caque", ce qui n'est pas génial comme appellation (on reparlera des caques un autre jour, tiens). C'est un fruit très bon -- sauf quand il est servi trop mûr, tout mou et dégoûtant (ou en gratin avec des courgettes).

mercredi 26 septembre 2012

597. Flux

A tes tympans ton sang
que murmure-t-il --

batailles passées lent métronome
de nos machines conquérantes -- enfin remède
contre le silence qui nous borde

lundi 24 septembre 2012

596. Tempête

Dans le vent les arbres
ont des mains qui tentent
d'agripper mon ombre

samedi 22 septembre 2012

595. Jaune, et non rouge

Deuxième année maintenant
que le Japon colore
mes automnes de nostalgie

mardi 11 septembre 2012

594. Choses grises

Un nuage tout gonflé de pluie -- Les discours - à de rares exceptions près - des politiciens -- La ville certains jours de novembre -- On est rentré de vacances la veille ; au matin, entre décalage horaire et défaisage de valise, on se sent bien gris -- Un pull en laine chinée -- Le porridge à l'eau trop cuit -- Une plage de galets -- Les toits de Paris, qui se haussent, ondulent et luisent comme des écailles -- Un livre inintéressant -- Il est assez amusant que l'on dise "être gris" alors que justement, quand on est légèrement ivre, tout pétille et irradie de couleurs -- L'ennui -- Quoi de plus gris qu'une huître posée sur un lit de gros sel ?

vendredi 7 septembre 2012

593. Deux ans déjà

Une peine
comme un galet tiède
rêche et presque sans arêtes
que l'on emporterait
partout avec soi

jeudi 6 septembre 2012

592. Jetlag (bis)

Irises
craving for the dark
whishing for midnight
at midday

lundi 3 septembre 2012

591. USA, signes et panneaux

Real men love Jesus -- Only rain down the drain -- If you have had diarrhea in the past two weeks, please do not use the swimming-pool -- Worms : 2 $ a dozen -- What the hell's a jawbone? -- Knowledge comes but wisdom lingers -- Don't let meth happen to you -- Lost? Use GPS: God's Plan for Salvation -- The room key is an important survival factor.

lundi 13 août 2012

590. Ceci est un message d'absence

Hop hop hop, je pars aux Etats-Unis pendant quelques temps ; ce sera donc un peu déserté par ici... mais sans doute pas plus qu'en ce moment, où je suis relativement absente quand même.

Bref ! Je pars en vacances, et ça va faire du bien. Rendez-vous en septembre, au plus tard !

mercredi 8 août 2012

589. Night time

Les piétons du fond de la nuit
s'en vont cheminant
sans leur masque certains
que personne ne les regarde

mercredi 1 août 2012

588. Différence

En Mongolie
on siffle pour appeler le vent

A Paris
il n'est pas au courant

dimanche 29 juillet 2012

587. Jane Eyre

"Because", he said, "I sometimes have a queer feeling with regard to you -- especially when you are near me, as now: it is as if I had a string somewhere under my left ribs, tightly and inextricably knotted to a similar string situated in the corresponding quarter of your little frame. And if that boisterous channel, and two hundred miles or so of land come broad between us, I am afraid that cord of communion will be snapt; and then I've a nervous notion I should take to bleeding inwardly. As for you, -- you'd forget me".
-- Jane Eyre, Charlotte Brontë

Bon, je vais commencer par ce que j'ai bien aimé -- oui, je suis allée voir Jane Eyre au cinéma. Claire n'a pas aimé, mais voici ce que j'en ai pensé : déjà, Mia Wasikowska est juste parfaite pour le rôle. Michael Fassbender (que j'apprécie énormément par ailleurs) fait de son mieux, mais depuis que j'ai appris l'existence de Dominic West -- grand, l'air sardonique, brun, yeux noirs et originaire du nord de l'Angleterre --, je ne comprends pas pourquoi on se fatigue à prendre quelqu'un d'autre. J'ai également bien aimé le fait que ce soit si "gothique", sombre, vieilles pierres et brouillard, conforme au roman et à l'époque littéraire.

Mais.

Pour moi, l'intérêt de Jane Eyre, c'est qu'on partage la vie intérieure de l'héroïne -- ses doutes, ses dilemmes, ses colères, ses tristesses et ainsi de suite. C'est un livre à la première personne ; elle nous livre ses pensées. Et la lecture, n'est-ce pas... se fait par la pensée. Le mot qui me vient, c'est l'intimité -- entre l'héroïne et le lecteur, entre l'auteur et le lecteur. Et c'est totalement impossible à recréer au cinéma. Les images sont magnifiques et les acteurs très très bons, mais on reste à l'extérieur ; on observe. Comme en plus le réalisateur a supprimé -- à mon avis -- tout l'humour, et aussi toute la vraie vigueur, la vivacité qu'on trouve dans le bouquin... Au final il ne reste qu'un mélo un peu banal, quoique très élégant.

Je me demande ce qu'en ont pensé ceux qui ne l'ont jamais lu.

mardi 24 juillet 2012

586. Premier croissant

Pâle comme un duvet
et tout juste plus légère
-- la lune dans l'azur

mercredi 18 juillet 2012

585. De retour du bureau, 19h57

L'été enfin --
et dans la rue calme
le bruit du vent

mercredi 11 juillet 2012

584. It's nice to see you again

Ben voilà la ritournelle qui me sort la tête du cirage en ce moment.

Je sais je sais, c'est la pub Peugeot, mais bon ! Moi ça me fait plutôt penser à Vampire Weekend (alors qu'en fait c'est ALB, Golden Chains), ça sautille et ça dit "it's nice to see you again", what's not to like?

Bref, j'aime bien alors je partage !

dimanche 8 juillet 2012

583. Pluie

A rebours de celui qui l'a engendrée
appesantissant mes manches --
et froide froide froide
dans la nuit de juillet

mardi 3 juillet 2012

582. Blurred

A dip a dab
starry starry night
staining my lips

mardi 26 juin 2012

581. The first of the season

Flickering lights in the Métro
Leaden-cotton clouds outside --
a storm is coming

vendredi 22 juin 2012

580. Des sardines, peut-être ?

"Et voilà, y'en a qui sortent, y'en a qui sortent et ça ne désemplit pas et on va encore être écrasés comme des écrevisses".

Moi je dis, vive l'heure de pointe et les mamans qui expliquent la vie dans les transports en commun à leur petite fille.

mercredi 20 juin 2012

579. Fièvre, IV

Shivers
in time broken
thoughts

vendredi 15 juin 2012

578. N'importe quoi

Allez hop... et on MONTE LE SON !!

Bon week-end !

mercredi 13 juin 2012

577. Le coeur lourd

Soudain je me souviens de ce soir
au Mont Kôya où tout -- tout
avait un goût de larmes

dimanche 10 juin 2012

576. What's cooking

I stir my soup
and words come up
by the handful

mercredi 6 juin 2012

575. Choses entêtantes

Le zonzonnement d'un moustique -- Quelqu'un s'est mis du parfum qui continue de flotter dans l'air bien après que la personne elle-même soit partie -- Les jingles publicitaires -- On a vu une chose que l'on souhaite vraiment posséder, mais dont le prix dépasse nos moyens ; on y pense encore pendant des jours, ensuite -- Un souci auquel on revient, sans arrêt -- Une envie de chocolat -- Ca (non non, ne me remerciez pas).

lundi 4 juin 2012

574. Looking back

But your mistake maybe
has been too dearly paid, says someone
-- and you stagger under the relief
of so sudden an absolution

lundi 28 mai 2012

573. A part ça...

Je me suis dit ce matin en me réveillant que je pourrais traduire A Place of Greater Safety. Je veux dire, que je saurais le faire. En plus il n'existe pas en français, ce qui rendrait la tâche moins frustrante (non que j'imagine pouvoir le faire publier au final, hein).

Allez, chiche.

vendredi 25 mai 2012

572. I don't really like it, but hey...

Softening people out
loosening them around the edges and
melting them a little
-- Spring has arrived

lundi 21 mai 2012

571. Silence

Smooth like glass
like a pool suddenly
disturbed -- disturbed

jeudi 17 mai 2012

570. Nouvellement éclos

Ce matin
la tendresse du tilleul
croquait sous la dent

dimanche 13 mai 2012

569. Happiness

To each their own
but for me always:
a good book

jeudi 10 mai 2012

568. At the end of the day

Cricks and cracks
and tiny pops -- my ideas
follow my bones

mardi 1 mai 2012

567. Choses qui soulagent

Toute la journée, on a porté à même la peau un pull qui gratte - pas beaucoup, juste un peu ; mais quand on peut enfin l'enlever, quel délice, pendant cinq secondes ! -- Poser sa valise après avoir monté quatre étages -- Un massage du dos -- Préparer un repas pour quelqu'un qu'on aime -- Un verre de vin bu très lentement devant la fenêtre, en ne pensant à rien -- Arriver à une date que l'on redoutait : l'attente et l'angoisse se terminent, et rien que cela, c'est un soulagement -- Le silence -- Parler de son problème à quelqu'un qui écoute très attentivement, sans forcément dire quoi que ce soit -- Aller nager -- On supporte une situation pendant longtemps, et soudain, on se met en colère, on crie, on dit tout ce qu'on a sur le coeur sans se soucier de ménager l'autre -- Pleurer ; ou rire.

vendredi 27 avril 2012

566. Bone tired

Depuis l'aube
je l'attends
-- l'étoile du soir

mardi 24 avril 2012

565. 10 choses qui me manquent en ce moment

- Un éclair à la vanille. C'est quoi le principe bizarre, en région parisienne, qui consiste à dire que les seuls vrais parfums d'éclair sont café ou chocolat -- ou chocolat-marshmallow, pistache-framboise, mangue verte-cornichon, ou n'importe quoi d'autre SAUF vanille ?

- Quelqu'un de plus grand que moi qui me prenne dans ses bras, juste comme ça.

- Une étole pile de la bonne nuance de vert pour aller avec ma robe lors du mariage auquel je vais en juin.

- Ma famille.

- Assez de volonté pour entamer le grand ménage décennal de mon appart'. La motivation y est, mais le passage à l'acte, ouille.

- Le Tome 1 de A Song of Ice and Fire. Je ne sais pas où je l'ai fourré. (Sans doute que le point précédent aiderait dans ce domaine...)

- Des montagnes au bout de la rue, sur l'horizon.

- Quelques heures de vrai sommeil.

- Une ampoule pour remplacer celle qui a rendu l'âme dans mon couloir -- me forçant à tâtonner tous les matins pour trouver mes clés, mon bouquin, mon autre chaussure, mon écharpe noire enfouie sous mon manteau noir dans un recoin noir.

- Mon Starbucks préféré de l'univers.

vendredi 20 avril 2012

564. Au Japon ceux qui s'aiment ne disent pas je t'aime

Au Japon ceux qui s'aiment ne disent pas je t'aime
Elena Janvier
Ed. Diffusion Seuil

Au Japon, c'est difficile de faire des mots croisés. Quand on ne parle pas japonais en tout cas.

Une sorte de coup de foudre total pour ce bouquin acheté presque par hasard -- parce que d'habitude, c'est le genre d'ouvrage qui m'énerve, trop souvent bourré de clichés.

Tout fout le camp : si on en croit Sei Shônagon, à l'époque de Heian, le premier jour de l'an, les jeunes filles pouvaient goûter l'élixir de longue vie destiné à l'empereur. C'était la belle vie.

En fait, c'est plutôt une sorte de réponse au bouquin du Père Frois, Européens et Japonais -- à la sauce 21ème siècle. Le principe même de ce petit livre me ravit littéralement.

Il y avait Tan Yu. Il a peint des tigres, on peut les voir lorsqu'on visite le Nanzen-ji, à Kyoto. Lui n'avait jamais vu de tigre.

Il n'y a pas que cette sorte d'humour tendre et absurde ; il y a aussi des observations pleines de poésie et pas si légères qu'il n'y paraît.

Dans n'importe quel pays du monde, on finit toujours par tomber en centre-ville sur des gougnafiers qui jouent "El Condor pasa" en play-back, tout ça déguisés en Indiens. Ceux de Kyoto sont tous les samedis soirs à l'intersection Shijo-Kawabata. Penser qu'ici on allait pouvoir y échapper, c'est ce qui s'appelle se mettre la flûte de Pan dans l'oeil.

C'est vrai !!

Au Japon, c'est dur. En France aussi.

Ca aussi, c'est vrai.

Au Japon, on va au théâtre à onze heures du matin jusque vers cinq heures de l'après-midi, en laissant ses chaussures au vestiaire. En France, on va plutôt au théâtre le soir et il est assez rare, somme toute, qu'on assiste à la représentation en chaussettes. Au kabuki, les spectateurs interpellent les acteurs pendant qu'ils jouent. En France, quand ça arrive, c'est que le spectacle est un bide.

Il me fait aussi monter aux yeux des larmes de "nostalgie" -- même si c'est un terme un peu exagéré au vu de la durée totale de mes séjours au Japon.

La ligne parisienne 63 mène de la gare de Lyon à la porte de la Muette. A Tokyo elle vous promène de Shibuya à Nakano (il y en a pour des heures).

J'aime bien quand un livre rassemble, au lieu de disséquer, comparer, séparer.

mardi 17 avril 2012

563. Dream

Holes in my head
where my teeth
used to be

mardi 10 avril 2012

562. Sommeil (complet)

I.
La nuit le corps ne se reconnaît plus
En chien de fusil le bras sur les yeux
tes os penses-y -- en bataille

II.
Sous tes paumes tes flancs s'élargissent
Liberté ô royaume -- qui charrie ton sang
La nuit le corps ne se reconnaît plus

III.
La nuit le corps ne se reconnaît plus
Estuaires au pli de ton coude -- deltas aines
si accueillants au reflux de tes nerfs

IV.
Dissoutes dans le tiède où sont tes frontières
-- au-delà des territoires où ta pensée t'égare
La nuit le corps ne se reconnaît plus

vendredi 6 avril 2012

561. Get hold of a skull

J'ai trouvé un article parfaitement fascinant dans le Guardian. Comme il s'agit de listes, j'en mets un extrait ici...

"On the Utilities. Spectacles with case, firestick, fork, bistoury [a surgical knife], charcoal, boards, sheets of paper, chalk, white wax, forceps, pane of glass, fine-tooth bone saw, scalpel, inkhorn, penknife.

"Get hold of a skull. Nutmeg.

"Observe the holes in the substance of the brain, where there are more of less of them.

"Describe the tongue of the woodpecker and jaw of a crocodile.

"Give measurement of the dead using his finger [as a unit].

"Get your books on anatomy bound. Boots, stockings, comb, towel, shirts, shoelaces, penknife, pens, a skin for the chest, gloves, wrapping paper, charcoal."

Il s'agit de la to-do list de Léonard de Vinci, avant un voyage à Pavie ; je la trouve extraordinaire. On dirait un poème… et j'aimerais bien que la mienne, de to-do list, soit aussi intéressante. (Get hold of a skull !)

jeudi 5 avril 2012

560. Music

Clear delineations
brainwhorls
Bach is good for your ears

mardi 3 avril 2012

559. Giboulée d'avril

Métallique et douce cependant
juste là au fond de la gorge
-- la pluie est tombée

dimanche 1 avril 2012

558. A part ça...

Alors : Ewan McGregor en costard. Ewan McGregor en jogging moulant. Ewan McGregor en blouson de motard. Ewan McGregor en jeans et t-shirt noir. Ewan McGregor en col roulé noir. DEUX Ewan McGregor à la fois.

Et Djimon Honsou.

Moi je dis : merci The Island.

dimanche 25 mars 2012

557. Sommeil

I.

La nuit le corps ne se reconnaît plus
En chien de fusil le bras sur les yeux
tes os penses-y -- en bataille

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C'est le début d'une chose à laquelle je travaille depuis quelques semaines... La suite à venir, à moins que je poste tout d'un coup quand ce sera fini. Suspennnnnse ! :)

lundi 19 mars 2012

556. Il pleut des étoiles dans notre lit

Il pleut des étoiles dans notre lit
Collection choisie par A. Velter
Ed. NRF, collection Poésie

A l'abri du vent, on peut entendre l'herbe pousser --
un léger roulement de tambour par le bas, le faible grondement de millions de flammèches, c'est ainsi qu'on entend l'herbe pousser.

Pour reprendre un peu contact, de petits morceaux du livre Il pleut des étoiles dans notre lit, un mince recueil comptant une sélection de poèmes de cinq écrivains du Grand Nord : Tomas Tranströmer, auteur du passage ci-dessus, extrait du poème Baltiques, mais aussi Pentti Holappa, Jan Erik Vold, Inger Christensen ou encore Sigurdur Palsson, qui a écrit les lignes clôturant ce post.

Rien de plus à dire... je voulais juste partager ce ton assez particulier, que je découvre pour la première fois.

Ensemble nous les construisons
chaque fois que nos yeux courent par les lignes
nous nous retrouvons
sur les chemins de poésie
Et quand même ils ne seraient pas
sur la carte
il y a lieu de les étudier

Tu rêves que les gens marchent par ces chemins
Mais vers où ?

mercredi 22 février 2012

555. Un petit break

La situation se répète tellement chaque année à la même époque qu'on va en faire une tradition ! Et donc : je pars en vacances de blog.

Créativité en baisse, fatigue en hausse... Je me laisse deux-trois semaines pour recharger mes batteries et retrouver l'envie d'écrire au quotidien.

A bientôt !

[Edit : j'ai mis une 'tite photo, qu'on s'ennuie moins... (c'est le parc de Kanazawa au crépuscule)]

dimanche 19 février 2012

554. Résultat des courses

- 5 coups de soleil
- 2 oursins
- 1 téléphone à la mer
- 8 rhum-ananas
- 1 feu d'artifice
- 1 survol de volcan en hélicoptère russe piloté par l'armée nicaraguayenne
- 2 baignades
- 5 couchers de soleil sur le Pacifique
- 11 contrôles de passeport de Managua à Paris, dont 7 lors de l'escale à Houston
- 7 heures de décalage
- 3 livres oubliés dans l'avion
- 1 tube de Biafine

Quand même, je suis bien contente d'être rentrée...

mercredi 8 février 2012

553. Rue Lafayette, par -3°C

Inutiles et prisonnières
juste posées là -- les bouées
sur le canal gelé

dimanche 5 février 2012

552. Before I close the curtains

Bonecold
and grinning --
the moon over the snow

vendredi 3 février 2012

551. A Place of Greater Safety

A Place of Greater Safety
Hilary Mantel
Ed. Fourth Estate

Two officers hurry forward to help Fabre [d'Eglantine].
"We must take you below, Citizens, while the jury is out".
"Take your hands off me, please", Hérault says, with a dangerous politeness. "Come Danton: no point in standing here. Come, Camille -- I hope you'll not make a fuss".
Camille is going to make as much a fuss as he can. An officer of the court stands before him. The man knows -- it is an article of faith with him -- that the condemned don't fight back. "Please come with us", he says. "Please come quietly. No one wants to hurt you, but if you don't come quietly you're going to get hurt".
Danton and Lacroix begin to plead with Camille. He clings desperately to the bench. "I don't want to hurt you", the officer says abjectly. A section of the crowd has detached itself and come back to watch. Camille sneers at the officer. The man tries without success to pull him away. Reinforcements arrive. Fouquier's eyes rest unseeingly on his cousin. "For God's sake, overpower him, carry him out", Hermann shouts. He slams a book down in irritation. "Get them all out of here".
One of the officers puts his hand into Camille's long hair and jerks his head back violently. They hear the snap of bone and his gasp of pain. A moment later they have knocked him down to the floor. Lacroix turns his face away in distate.
[...] Just outside the courtroom, Fabre's strength almost gives way. "Stop", he gasps. The two officers assisting him put their hands under his elbows and lean him against the wall. He struggles for breath. Three men pass him, dragging Camille's limp body. His eyes are closed and his mouth is bleeding. Fabre sees him; his face crumples, and suddenly he begins to cry. "You bastards, you bastards", he says. "Oh, you bastards, you bastards, you bastards".

Bon bon bon. Je m'étais juré de ne pas en parler sur ce blog, mais je craque. Ce bouquin, je l'ai acheté en octobre, et je l'ai lu trois fois depuis. C'est terrible ; je ne sais pas pourquoi il me fait un tel effet. Enfin, j'avais 14 ans l'année du bicentenaire de la Révolution française, j'étais donc romanesque et impressionnable -- et je suis restée fascinée par le trio Danton/Robespierre/Desmoulins. Mais ce livre, c'est autre chose. Déjà, il me fait pleurer de la page 834 à la page 872 -- et les bouquins qui me font pleurer, c'est vraiment rare. Les amitiés qui tournent mal, voilà, ça m'arrache le cœur...

En tout cas, comme dans Wolf Hall, Hilary Mantel réussit à rendre ses personnages ultra-réels et très très très attachants (oui, ça fait un nouveau crush -- devinez qui ?) ; et là aussi, les dialogues sont un vrai bonheur. Je suis fascinée par cette aptitude à oublier le poids de l'Histoire, des interprétations et de la "mythification" dont on l'a chargée, pour redonner un souffle convaincant à des personnages réels. J'aime bien, également, que l'auteur ne s'embarrasse pas -- trop -- d'exactitude scientifique. Les faits importants sont là, bien sûr, mais ça ne vire pas à la leçon déguisée. L'important, ici, c'est la littérature, le drame, les personnages, pas l'Histoire.

D'après certains, Danton était un gros beauf corrompu, Camille Desmoulins un avocat pleutre et raté, Robespierre un tyran au cœur sec... D'après d'autres, ils étaient les héros de la Révolution, épris de liberté et oeuvrant pour le bien du peuple… Alors pourquoi pas une autre interprétation ? Il y a de la place. Comme le dit Hilary Mantel elle-même :

Rue Honoré: One day, a long time ago, his mother sat by a window, making lace. He saw that it was the gaps that were important, the spaces between the threads which made the pattern, and not the threads themselves.

lundi 30 janvier 2012

550. Ultima Thule

Strange this dream
blue salt broken ice
and fish scales on my tongue

dimanche 29 janvier 2012

549. Drop by drop

A clear bell sounding
its single note gradually muddled --
A blue bowl under the tap

vendredi 27 janvier 2012

548. Stress

Derrière les larmes j'ai envie
de casser une chose précieuse --
sans me soucier
d'en ramasser les éclats

mardi 24 janvier 2012

547. Nouvel An chinois, Belleville

Drums and dancing dragons
So mundane these days --
we sigh

dimanche 22 janvier 2012

546. Choses embrumées

L'aube à la campagne -- On est sur le point de s'endormir, et tout se brouille petit à petit ; de même, quand on se réveille le matin, on a l'esprit encore noyé dans le sommeil -- Un souvenir d'enfance maintes et maintes fois remémoré -- La Seine par un grand froid d'hiver -- On se promène en forêt, et soudain, dans le lointain, une cloche sonne -- La nostalgie -- Des yeux bleus pleins de larmes -- Le goût du tabac -- Les sagas islandaises -- On a un tout petit peu trop bu, et l'on embrasse quelqu'un : le baiser lui-même, tout comme ses raisons, est bien flou... -- Mes notions de mathématiques.

jeudi 19 janvier 2012

545. Palais Royal, 22h22

Ruffling my hair whispering
in my ear -- the wind
is my sole companion

samedi 14 janvier 2012

544. Il était une fois

L'iguanodon sort de l'armoire
il rajuste son tutu

Dehors c'est le monde -- les plumes
et la tendresse du goudron
Le temps qui court et parfois
une bergère de porcelaine
sur la cheminée
Le goût des œillets les larmes
et le paon du petit matin

Alors que faire
Quand on est un iguanodon ?

Deux pas de polka une révérence
et un sourire à l'assistance

mercredi 11 janvier 2012

543. Température extérieure ressentie : -55°C

Hier soir je suis tombée sur ce film, sur Arte. Je le mets ici, en espérant qu'il fasse naître chez vous le même long frisson qu'il a provoqué chez moi...

samedi 7 janvier 2012

542. Ecru

Car enfin dans quel tissu rêche
-- et pourquoi --
nos jours s'enveloppent-ils?

mercredi 4 janvier 2012

541. Petit menuet de l'APN

Tel qu'observé cet après-midi au Jardin des Tuileries

L'une cambre la taille
l'autre arrondit les bras
-- Un petit temps de pause
et l'on se rejoint
pour admirer le résultat

mardi 3 janvier 2012

540. 2011, le Bilan !

Aha, un terrible meme piqué à Nine, parce que les meme, j'aime. (Oui, ma nouvelle résolution pour 2012, c'est les jeux de mots pourris). Bon allez, on se lance !

Qu’as-tu fait en 2011 que tu n’avais jamais fait auparavant ?
Des milliers de trucs !!!

Lire six tomes d'une saga d'un seul coup quasiment sans m'arrêter (oui, même pour dormir) (c'est A song of Ice and Fire, de R.R. Martin, au cas où vous vous poseriez la question)... Aller manger à l'Ourson qui Boit (merci Nine !)... Vérifier que les nightclubs de Cologne sont plus sympas que ceux de Paris (merci Claire !)… Aller crapahuter sous la pluie dans le Yorkshire... Poser une pierre sur la tombe de ma meilleure amie... M'enquérir du sort d'une connaissance après une catastrophe nucléaire... Marcher en crampons sur la calotte glaciaire... Faire du kayak au milieu des icebergs... Manger du sandre, de la baleine et du phoque... Faire seule une présentation aux trois actionnaires principaux de ma boîte (PowerPoint m'a tuer XD)... Assister à la conférence d'un Prix Nobel de physique (re-merci Claire !)...

Pfiou, j'en oublie, c'est sûr !

As-tu tenu tes bonnes résolutions et quelles seront celles de 2012 ?
Hm... à peu près. Je m'étais dit que je ne perdrais plus de temps et de cellules cérébrales en restant plantée devant des émissions/films/séries que je ne voulais pas regarder. Des progrès, mais il y a encore des soirs où je scotche devant la première sottise venue au lieu d'ouvrir un bouquin.

Donc, pour 2012, ce sera... persévérer dans cette voie, passer moins de temps devant l'écran (ordi ou télé), et élargir mes horizons littéraires. Il faudrait aussi que je lise plus en français, j'ai l'impression d'attraper plein d'anglicismes.

Est-ce qu’une personne proche a accouché ?
Voui !! La petite a près d'un an maintenant. Et je viens aussi d'apprendre qu'il y a eu un nouvel arrivant pendant que je terminais de rédiger ce message ! Incredibeul !!

Est-ce qu’une personne proche est décédée ?
Non.

Quels pays as-tu visité ?
Yahaaaa !! L'Allemagne, la Belgique, l'Angleterre, l'Islande et le Groenland !

Que souhaites-tu pour 2012 qui t’a manqué en 2011 ?
Mon premier souhait n'est pas possible, alors disons... plus d'acceptation de mon sort, au lieu de me lamenter sur ce que je n'ai pas.

Quelles dates de 2011 resteront gravées dans ta mémoire et pourquoi ?
Hm... je ne suis pas super douée pour les dates, je me rappelle bien les trucs, mais jamais quand ils ont eu lieu... (ce qui signifie que la liste ci-dessous est susceptible de contenir des erreurs !)

Le 9 février, date où j'ai touché le fond du fond.
Le 17 mars, quand j'ai repris les choses en main.
Le 28 juin, date de la présentation pro citée plus haut.
Du 8 au 18 août, mon séjour au Groenland.
Le 8-9-10 octobre : yay for les English breakfasts, les pièces de théâtre, Shakespeare, les sœurs Brontë. Et les sœurs tout court.

Quelle est ta plus grande réussite de l’année ?
Elle est professionnelle, je crois : avoir réussi à prouver, après des mois extrêmement difficiles, que notre boîte est viable, qu'on peut atteindre (et même dépasser) nos objectifs et qu'on peut se passer de "l'aide" qu'on voulait nous imposer.

Quel est ton plus grand ratage de l’année ?
J'ai complètement échoué à mettre de l'ordre. Partout.

As-tu été malade ou blessée ?
Pas vraiment. Enfin, une grosse crève avant Noël, et un blocage du dos d'anthologie au début du printemps. Du genre où je pensais que je resterai paralysée à vie. (Oui, j'ai l'imagination très vive, mais bon. J'avais MAL).

Quelle est la meilleure chose que tu aies acheté ?
Si c'est pour une autre personne, ça compte ? :D

Quel comportement mérite des éloges ?
Celui de Joëlle, qui se bat sans baisser les bras. Et de toute sa famille, qui l'entoure avec constance et mène le combat de front avec elle (et je pense bien fort à eux tous, ce qui ne sert pas à grand'chose, mais bon).

Dans un registre moins sérieux, mes parents, qui n'ont pas perdu la tête au milieu des travaux, de la maison sens dessus-dessous, du camping pendant six mois et autres joyeusetés type toilettes qui fuient, devis qui dévient et n-ième déménagement de tous les meubles pour mettre un radiateur là-bas dans le fond derrière tous les cartons.

Quel comportement t’a affligé ?
Principalement celui d'une personne dans le domaine professionnel, occupée à semer la zizanie en interne et la haine en externe. Bref. Il ne mérite même pas que j'en parle ici, en fait.

A quoi as-tu consacré le plus d’argent ?
Mes voyages.

Qu’est-ce que tu as attendu avec le plus d’impatience ?
Mes voyages aussi ! Cologne, Lyon, Bruxelles, Colmar, Reykjavik, Sheffield, Narsarsuaq... J'ai toujours hâte d'aller voir ailleurs.

Quelle chanson te rappellera 2011 ?
Silent my Song, de Lykke Li.

Comparé à la même époque, l’an dernier, tu es?
a) Plus ou moins heureuse ? Plus.
b) Plus ou moins grosse ? La même.
c) Plus ou moins riche ? Pas de changement non plus.

Qu’aurais-tu aimé faire de plus ?
Un nouveau tatouage, du sport, cuisiner, retourner à Kyôtô, me balader le nez en l'air dans les rues.

Qu’aurais-tu aimé faire de moins ?
Râler, manger n'importe quoi, prendre le métro

Comment as-tu fêté Noël ?
C'était un peu bizarre, cette année : à cause des travaux, tout le monde était éparpillé. Mais sinon comme d'habitude ou à peu près.

Quel a été ton mois préféré en 2011 ?
Hm... je ne saurais pas dire, en fait.

Es-tu tombée amoureuse en 2011 ?
Voui ! Enfin non : ça a surtout permis de confirmer mon amour pour les terres nordiques.

Combien de coups d’un soir ?
Coups de tête, coups de cœur, coups de blues, coups du sort... Plein, quoi !

Quelle a été ton émission télé préférée ?
The Wire (ouais, je pars du principe que les DVD comptent. Ca a été diffusé à la télévision, après tout !).

Est-ce que tu hais quelqu’un aujourd’hui que tu ne haïssais pas l’an dernier à la même date ?
Oui. Bizarrement. Ce qui m'a permis de me rendre compte qu'avant, je ne haïssais pas vraiment qui que ce soit.

Quel est le meilleur livre que tu as lu cette année ?
Voilà qui est vraiment difficile à dire. Je dirais Ragnarök, de A.S. Byatt.

Quelle a été ta plus grande révélation musicale ?
Mmmf... On ne peut pas vraiment dire qu'il y en ait eu... J'ai beaucoup réécouté et acheté des albums de groupes que je connaissais déjà.

Qu’as-tu souhaité et obtenu ?
Plus d'équilibre et de sérénité.

Qu’as-tu souhaité en vain ?
La même chose que l'an dernier...

Quel a été ton film préféré cette année ?
Atonement, de Joe Wright. Ce n'est pas un film de 2011, mais je ne l'ai regardé que cette année.

Qu’as-tu fait pour ton anniversaire et quel âge as-tu eu ?
36 ans, que je n'ai pas vraiment fêtés (ça tombait un lundi, déjà... et puis le fait de tourner la page sur mes 35 ans était déjà un cadeau en soi).

Quelle chose aurait fait de 2011 une année incommensurablement satisfaisante ?
Oh là là !!! Je ne sais pas... Voir une aurore boréale en plus de tout le reste au Groenland ?

Comment décrirais-tu ton style vestimentaire de 2011 ?
Pareil que 2010, avec un peu plus de couleurs quand même.

Qu’est-ce qui a garanti ta santé mentale ?
Mes sœurs, ma famille. Et je les remercie du fond du coeur, parce que je n'ai pas été facile à supporter.

Quelles personnalités t’ont le plus fait fantasmer ?
Dominic West et Camille Desmoulins (oui bon ben pour comprendre faut lire A Place of Greater Safety, d'Hilary Mantel, roh là là).

Quelle question politique t’a le plus remuée cette année ?
Les événements au Moyen-Orient et la crise en Europe.

Qui t’a manqué ?
Fanny.

Quelle nouvelle rencontre a été la plus importante ?
La rencontre qui a vraiment eu une importance énorme l'an dernier n'a pas été positive, donc je ne m'étendrai pas ici. Mais j'en ai tiré des leçons.

Quelle leçon as-tu tiré de 2011 ?
Ah ben !! :D

Hm… qu'avoir un sens moral, ça compte, et qu'il faut le défendre. Qu'il vaut mieux poser ses sacs de courses avant de fondre en larmes suite à une mauvaise nouvelle (mon pied gauche s'en souvient encore). Que souvent, je peux faire bien plus que je le pense. Et que la viande de phoque, c'est pas bon.

Les paroles de quelle chanson résument-elles le mieux l’année écoulée ?
Elle ne date pas de 2011, mais je n'y avais pas fait attention avant, en fait. Et ce serait donc A Message, de Coldplay. Pour ce que je n'ai pas, une année de plus.

lundi 2 janvier 2012

539. Choses que je souhaite à ceux qui passent par ici

Et pas uniquement pour 2012, d'ailleurs...

Le cadeau idéal au prochain anniversaire (ou avant, après tout, hein !) -- Plein de nouveaux livres intéressants -- Des arcs-en-ciel -- Des sourires là où on ne les attend pas -- Une bonne soupe les soirs de grand froid -- Des rêves, même éveillés -- Une mésange sous la fenêtre -- Des tristesses qui se consolent -- Rester les yeux ouverts, à tout, le beau comme le laid -- Des vacances -- Des nuits qui valent la peine d'être blanches -- Des baisers sur la nuque -- Le bonheur à portée de main.